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Les +++ du DIY (Do It Yourself)
Réparer soi-même un objet brisé ou en fabriquer un, avouez, ça booste l’estime de soi. Économies, créativité, autonomie... on a dressé la liste de tous les bienfaits qu’on peut en retirer.
Votre cellulaire refuse de charger et ça fait de longues minutes que vous le regardez en espérant un miracle? Apprendre à réparer, c'est pas mal la meilleure manière de combattre cette frustration et ce sentiment d'impuissance. Et ce n’est pas moi qui le dis, mais Michael Schwartz, fondateur de l’entreprise Les Affûtés, qui propose des ateliers de réparation et de confection d’objets.
Selon lui, faire soi-même procure une vraie fierté. « L’objet que j’ai fabriqué est peut-être différent de celui que j’aurais acheté dans un commerce, mais c’est moi qui l’ai fait ». (Là, je repense à ma première tasse, pis c'est vrai. Elle était vraiment laide mais qu'est-ce que j'étais fière.)
On peut également ressentir du soulagement à prolonger la durée de vie d’un objet ou d’un appareil. Ça, c’est Lucie Grévin qui le pense. Lucie est responsable marketing et communication chez Insertech, une entreprise à but non lucratif de Montréal qui forme de jeunes adultes sans emploi dans la vente et la réparation de matériel informatique reconditionné.
« Certains arrivent avec un ordinateur qui contient toutes leurs données et ils ont peur de tout perdre. Leur rendre un appareil fonctionnel les rend heureux », lance-t-elle en riant. Double soulagement: on n'a pas tout perdu ET on n'a pas eu à donner un rein pour en acheter un neuf.
Ça stimule également la créativité. Pour Pierre Plante, professeur au Département de psychologie de l’Université du Québec à Montréal (UQAM), psychologue et art-thérapeute qui enseigne justement la créativité, imaginer du nouveau à partir d’objets usagés est une tendance marquée au sein de sa relève étudiante.
Sans compter que concevoir un objet en utilisant des matériaux récupérés ou en retapant un article brisé, ça donne envie de répéter l’expérience. « La créativité, dit-il, crée une forme de dépendance ».
Même constat chez Les Affûtés. Michael Schwartz est surpris par la diversité des gens qui participent aux ateliers. « Au début, je pensais spontanément que ce seraient beaucoup des gens de ma génération, très “numériques” et qui ne savent rien faire de leurs mains », dit-il. Mais ses ateliers intéressent également des plus jeunes et des personnes retraitées qui désirent apprendre les rudiments des travaux manuels.
Nul besoin d’être déjà habile de ses mains pour s’atteler à la tâche. « Le plus difficile, c’est le premier pas. Ici, personne ne va jamais se moquer de quelqu’un qui ne sait pas tenir une drill », résume-t-il.
« On a beaucoup d’écoanxieux qui, en achetant de l’équipement reconditionné, apprécient le fait d’éviter de générer des déchets », observe Lucie Grévin, chez Insertech. L’organisme vend des ordinateurs récupérés de grandes entreprises. « Ce sont des appareils plus fiables qui vont être conçus pour être facilement réparables », ajoute son collègue Saad Sebti, coordinateur marketing et développement.
Ce qui est valable pour un ordinateur, peut l'être également pour un blender, une laveuse ou un râteau: réduire son écoanxiété en achetant un bien reconditionné ou de seconde main, en voilà une bonne idée!
Conseil - Rebecca Dziedzic
Design - Julien Baveye
Développement - Vincent Rouleau